Commotions cérébrales et nutrition : ce que la science dit

Les commotions cérébrales, bien que fréquentes, sont des blessures sérieuses qui touchent le cerveau. Que ce soit lors d’une chute, d’une activité sportive ou d’un accident, il est important de savoir comment aider son corps à guérir. Mais saviez-vous que l’alimentation pourrait jouer un rôle dans la récupération après une commotion cérébrale ? Voici ce que la science révèle sur le lien entre nutrition et rétablissement cérébral.

Qu'est-ce qu'une commotion cérébrale?

Une commotion cérébrale survient lorsqu’un choc ou un coup à la tête provoque des perturbations temporaires dans le fonctionnement du cerveau (1). Les symptômes varient, mais ils incluent souvent des maux de tête, des étourdissements, une confusion ou des troubles de mémoire (2). Bien que la plupart des gens récupèrent après quelques semaines, il est crucial de prendre les bonnes mesures pour faciliter cette guérison et l’alimentation peut jouer un rôle important.

Après une commotion, le cerveau entre dans un état d’inflammation. La bonne nouvelle ? Certains aliments ont des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent aider à réduire l’inflammation et soutenir la guérison.

1. Les oméga-3 : des alliés de taille

L’inflammation après un traumatisme crânien serait l’une des causes majeures de dommages prolongés sur le cerveau. Les oméga-3, que l’on trouve dans les poissons gras comme le saumon, les graines de lin et les noix, sont connus pour réduire l’inflammation et réparer les cellules du cerveau abîmées. Les oméga-3 aideraient aussi les cellules du cerveau à mieux communiquer entre elles, ce qui est important pour la mémoire, rester concentré et récupérer plus facilement après une commotion (3). 

Une supplémentation en oméga-3, sous forme de capsules d’huile de poisson pourrait être recommandée, avec des doses plus élevées au début pour favoriser une récupération plus rapide en réduisant l’inflammation et en améliorant l’humeur et la fonction cognitive (3). Il est important d’en parler avec un professionnel de la santé avant de débuter la prise de supplément. 

2. Les protéines : pour la réparation des tissus

Les protéines sont essentielles pour réparer les tissus et régénérer les cellules après une blessure. Après un traumatisme, il est conseillé de consommer suffisamment de protéines. Cela aide non seulement à réduire l’inflammation, mais aussi à éviter la perte de muscle, ce qui est particulièrement important pour bien récupérer (4).

En mangeant des sources de protéines de qualité, comme le poulet, les œufs, les légumineuses et les produits laitiers, vous aidez votre corps à guérir plus rapidement.

Notre bagel de blé entier au saumon fumé est une excellente option pour un déjeuner ou un dîner nourrissant, avec 30 g de protéines.

3. Les glucides : un élément souvent négligé

Après une commotion, le cerveau a besoin de plus d’énergie sous forme de glucose (un type de glucide simple) pour se réparer. Cependant, le sang, qui transporte ce glucose jusqu’au cerveau, circule moins bien. Donc, même si le cerveau a besoin de plus d’énergie, il en reçoit moins, ce qui rend la récupération plus difficile.

Pour pallier, il est recommandé d’avoir une alimentation riche en glucides, en répartissant plusieurs petits repas toutes les 3 à 4 heures. Consommer des aliments tels que les fruits, le pain, les pommes de terre et le riz permet au corps de mieux absorber les nutriments, d’aider le cerveau à se réparer, d’optimiser la circulation du sang vers le cerveau, tout en évitant de surcharger le système digestif (5).

 

La vitamine D contribue à la protection des neurones

4. La vitamine D : un effet protecteur pour les neurones

La vitamine D, principalement connue pour son rôle dans la santé des os, est aussi cruciale pour le cerveau. Elle aiderait à réduire l’inflammation et à protéger les cellules cérébrales après un traumatisme comme une commotion. De plus, la vitamine D favoriserait la réparation des cellules nerveuses endommagées, contribuant ainsi à une meilleure récupération. 

On la trouve dans certains aliments comme les poissons gras, les œufs et les produits laitiers enrichis, mais une supplémentation de 800 à 1000 UI/j peut aussi être nécessaire pour maintenir des niveaux optimaux, surtout en cas de carence (6).

5. Le curcuma : un anti-inflammatoire sans effet secondaire

Le curcuma, grâce à son composé actif principal, la curcumine, est reconnu pour ses puissantes propriétés anti-inflammatoires. Après une blessure, comme une commotion cérébrale, le curcuma aiderait à réduire l’inflammation dans le corps sans entraîner d’effets secondaires majeurs (7).

Ajouté à l’alimentation, sous forme de supplément ou d’épice, il peut soutenir la récupération et améliorer la santé générale. Pour voir des effets bénéfiques, il est recommandé de consommer entre 15 ml et 200 ml de curcuma moulu (7). Les suppléments deviennent donc une alternative intéressante, discutez-en avec votre professionnel de la santé. De plus, la curcumine seule est mal absorbée par l’organisme. Il est ainsi conseillé de la combiner avec la pipérine, retrouvé dans le poivre noir, ou des lipides (gras) pour améliorer son absorption (7).

6. Les aliments à éviter

Tout comme il existe des aliments bénéfiques, certains peuvent ralentir le processus de guérison.

Les aliments ultra-transformés

Les aliments comme les boissons gazeuses, les chips et les pâtisseries industrielles, qui sont riches en sucres ajoutés, en gras saturés et en additifs, pourraient contribuer à l’inflammation dans le corps. Bien qu’ils puissent occasionnellement faire partie d’une alimentation variée, pendant la phase de récupération après une commotion, il peut être bénéfique de privilégier des aliments peu transformés, riches en nutriments, pour soutenir le processus de guérison (8).

La caféine et l’alcool

La caféine et l’alcool peuvent aggraver certains symptômes post-commotionnels comme les maux de tête et les étourdissements. Il est recommandé de les éviter durant la période de récupération.

En effet, l’alcool augmente le risque de chutes, ce qui peut empirer les blessures. De plus, l’alcool nuit à la réparation du cerveau en endommageant davantage les cellules qui tentent de se remettre du choc. En perturbant des fonctions importantes comme l’humeur, la réflexion et la prise de décision, l’alcool peut aggraver les symptômes liés au traumatisme, rendant la récupération encore plus difficile (9).

Pour ce qui est de la caféine, elle peut ralentir la récupération du cerveau en bloquant certains mécanismes qui aident à la guérison. De plus, la caféine peut rendre les troubles du sommeil encore plus difficiles à gérer, ce qui complique le rétablissement (9).

Prendre soin de son cerveau, un geste à long terme

La guérison d’une commotion cérébrale prend du temps et bien que l’alimentation ne soit pas une solution miracle, elle peut favoriser une récupération optimale. En adoptant une alimentation équilibrée et riche en nutriments bénéfiques pour le cerveau, vous donnez à votre corps les meilleures chances de se rétablir rapidement et efficacement. Si vous avez des doutes ou des symptômes persistants, il est toujours recommandé de consulter un professionnel de la santé.

Une nutritionniste-diététiste peut vous guider tout au long de ce processus pour optimiser votre récupération. Pour obtenir des conseils nutritionnels personnalisés et un soutien adapté à vos besoins, prenez rendez-vous avec un(e) nutritionniste-diététiste chez notre partenaire ÉquipeNutrition !

*** Il est important de souligner que ces conseils sont d’ordre général et ne remplacent pas une évaluation nutritionnelle personnalisée. L’équipe de triforce physio et moi-même nous déchargeons de toute responsabilité quant à leur application et vous encourageons vivement à consulter un professionnel de la santé pour une évaluation nutritionnelle complète avant d’apporter des changements importants à votre alimentation ou de prendre des suppléments alimentaires ou vitamines. ***

Références

  1. Institut des commotions cérébrales. (n.d.). Commotion cérébrale. Institut des commotions cérébrales. https://institutcommotions.com/commotion/ 
  2. Institut des commotions cérébrales. (n.d.). Signes et symptômes. Institut des commotions cérébrales. https://institutcommotions.com/commotion/signes-et-symptomes/ 
  3. Michael D. Lewis (2016) Concussions, Traumatic Brain Injury, and the Innovative Use of Omega-3s, Journal of the American College of Nutrition, 35:5, 469-475, DOI: 10.1080/07315724.2016.1150796 
  4. Burke, L., Deakin, V., & Minehan, M. (2021). Clinical Sports Nutrition 6th Edition. McGraw-Hill Education / Australia. 
  5. Walton, S. R., Malin, S. K., Kranz, S., Broshek, D. K., Hertel, J., & Resch, J. E. (2020). Whole-Body metabolism, carbohydrate utilization, and caloric energy balance after sport concussion: a pilot study. Sports Health a Multidisciplinary Approach, 12(4), 382–389. https://doi.org/10.1177/1941738120923869 
  6. Lawrence, D. W., & Sharma, B. (2016). A review of the neuroprotective role of vitamin D in traumatic brain injury with implications for supplementation post-concussion. Brain Injury, 30(8), 960–968. https://doi.org/10.3109/02699052.2016.1147081 
  7. Damianou, A., Solomon, T. (2024, 20 mars). Curcumin. Examine.com. Consulté le 12 septembre 2024, à l’adresse https://examine.com/supplements/curcumin/
  8. Tristan Asensi, M., Napoletano, A., Sofi, F., & Dinu, M. (2023). Low-Grade Inflammation and Ultra-Processed Foods Consumption: A Review. Nutrients, 15(6), 1546-. https://doi.org/10.3390/nu15061546 
  9. Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. (2019). Protocole de gestion des commotions cérébrales. Gouvernement du Québec. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/loisir-sport/Protocole_de_gestion_des_commotions_cerebrales_FR.pdf